Tuesday, November 25, 2008

Télésarko ; ou comment mettre au pas la télé publique

...Et pendant que le Parti socialiste validait l'élection de Martine Aubry à sa tête, Nicolas Sarkozy lançait la nouvelle télé publique sans pub : la télésarko. Sûr qu'on allait redorer le service public enfin débarrassé des "réclames" ! Mais pourquoi s'arrêter là ? le président a aussi choisi de profiter de l'occasion pour imposer la nomination (et donc la révocation ?) par lui même "votre serviteur" du président de France Télévision.

Façon Poutine on referme ainsi la parenthèse des années de libération post ORTF décidée en 1981 par François Mitterrand.
Mais pire qu'un retour en arrière, la compensation de la diminution de recettes pour l'audiovisuel public devait se faire par une taxe sur les recettes publicitaires générées sur les chaînes privées..ainsi trop reconnaissantes.
Ce seul fait d'admettre que déshabiller Pierre permet d'habiller Martin B. est déjà bien officiellement établi. Mais surtout la taxe vient d'être divisée par deux grâce à un amendement présenté en commission alors que l'Etat continue de garantir que les ressources seront toutes compensées pour France 2.

Pas besoin d'avoir fait math sup' pour en déduire que les compensations seront payées par la hausse de la redevance.
Hé oui : l'Etat c'est nous, quand il s'agit de socialiser les pertes pour privatiser les profits..
Mais loin de s'arrêter en si bon chemin, la droite a aussi décidé la taxation des fournisseurs d'accès à internet, les ventes de téléphone mobile lesquels ne vont pas nous faire le cadeau de réviser leurs marges et augmenteront leur prix. De là à croire qu'avec Nicolas Sarkozy c'est : "taxer plus pour gagner moins.."

Au final,par la main mise sur les chaînes publiques et la servitude des groupes privés, le chef de l'Etat conjuguera en toute quiétude les pratiques de Berlusconi au système de Poutine.

Qu'on se rassure, cela n'a pas pour finalité de préparer l'échéance 2012 mais bien d'améliorer la qualité des programmes de la télé publique. A moins que, lors de ce prochain grand "rendez-vous démocratique", quelqu'un propose de recompter les voix, je ne vois pas bien...

Heureusement, si elle n'a plus pour elle l'égal accès à la télé, la gauche est de retour dans les manifestations !

Sunday, November 23, 2008

Un congrès pour rien ?

Aie !! On allait voir ce qu'on allait voir. C'était le début de la démocratie au Parti Socialiste. Les militants ayant repris le pouvoir pour congédier l'équipe sortante et choisir d'une traite la ligne et un nouveau leader.

Vite dit.. car le résultat trop serré est contesté (sans doute contestable à de multiples égards dans un grand nombre de sections : bourrages d'urnes, impossibilité pour certains militants pourtant inscrits au fichier de voter, problèmes de recomptages etc.. et ce dans les deux camps)

Au point que les amis de Ségolène Royal veulent saisir la justice. Peu de chance que ça règle un problème politique..

Si l'on en juge les résultats annoncés conférant à Martine Aubry un score de 50,02 % face à Ségolène Royal lui donnent une légitimité trop faible pour assumer en toute "fra-ter-ni-té" (sic) la direction de ce parti. La seconde bien que satisfaite d'un excellent résultat de 73% dans la.. très démocratique fédératon de Georges Frêche, n'en conteste pas moins le résultats final et laisse tout son clan monter au créneau pour dénnoncer ce qu'ils considérent comme un "vol"..
Curieusement, ce midi, seuls ses alliés ont eu droit au plateau de "dimanche Plus" l'émission politique phare en clair de Canal.
Bref, une tentative de Hold up médiatique qui va sans doute faire encore pas mal degâts au plus grand profit de qui nous savons.

Voyons comment régler les choses tranquillement..en donnant satisfaction à tous :

Ségolène souhaitait de toute façon déménager de la rue de Solférino. Martine se targait d'être première secrétaire élue, pour faire la rénovation. Chiche, alors proposons la délocalisation du PS à Lille, avec comme premier Secrétaire Benoît Hamon.
Ainsi, tout le monde en aura pour son compte !

Benoît en tout cas rassemble bien sur les deux points des prétendantes. A savoir : l'ancrage à gauche et la rénovation. Toutes deux lui ont offert une place choix dans la future équipe, alors pourquoi ne pas sortir par le haut en choisissant, si ce n'est temporairement, ce candidat ?

A défaut, c'est sûr, il en y aura des socialistes partis !

Wednesday, November 19, 2008

PS : être utile c'est soutenir la candidature de Benoît Hamon

Le culte de la personne au parti socialiste sert depuis trop longtemps la présidentialisation et la dépolitisation rampante de ce mouvement.

A de nombreux égards, les candidatures de Martine Aubry, et de Ségolène Royal participent de cette démarche personnifiée de la direction du parti socialiste :

- Elles sont toutes deux probablement présidentiables. Le vote pour l'une ou l'autre est en ce sens une façon d'anticiper sur 2012. Celle de Benoît Hamon restitue au contraire à mes yeux davantage, l'aspiration des militants à un retour aux sources dans la culture militante de la gauche. C'est à dire une culture de type parlementaire, ancrée dans le mouvement populaire comme préalable à la désignation d'un porteur de mandat collectif.

- Le risque de la division est réel entre ces deux femmes de forte tête et le clanisme qui les pousse à prendre le devant, tandis que Benoît Hamon a su ménager, rassembler, agréger tout au long de sa campagne.

- La légimité revendiquée par Ségolène Royal sur son nom, du fait du score de sa motion arrivée en tête semble dissimuler qu'au total c'est la ligne de gauche qui fût majoritaire si l'on compte le total des voix de la motion Aubry + Hamon. C'est cette ligne politique, qui revendique le soutien au mouvement social, la régulation, la redistribution des richesses et leur meilleure répartition entre capital et travail ainsi qu'un véritable volontarisme public, qui fût plébicitée, tout autant que la volonté très nettement affichée de changer les équipes, de se régénérer.
Sur ce plan, la motion C portée par Benoît Hamon est la plus fortement marquée : qu'il s'agisse de l'interdiction des licenciements boursier ou de l'exclusion du champ marchand de la gestion de l'eau ou des énergies. Le mode choisi de la gestion en régie publique constitue un des combats majeur d'aujourd'hui face à la privatisation et à l'explosion des coûts d'accès aux ressources naturelles. Un gain de pouvoir d'achat est possible.

Le Parti enfin. Après dix ans de synthése factice et de molletisme, s'ouvre bien une ère nouvelle, celle de la possibilité d'un tournant historique dans la bataille de la reconstruction d'une opposition à la droite. Mais c'est aussi l'heure de la crédibilité. A l'instar de Barack Obama, et la comparaison ne s'arrête pas du tout là, Benoît Hamon revendique un renouvellement sociologique permettant de mieux représenter ceux que nous sommes cencés défendre. Mais surtout, il l'INCARNE. Fils d'ouvrier, il sait d'où il vient, donc où il doit aller..Les valeurs du travail, du mérite et de l'aspiration à grandir socialement coulent dans ses veines. Non celles de la spéculation, de l'affairisme et des petites combines carriéristes entre amis.

A cela, ajoutons qu'il est député européen, mais qu'il fût l'un des plus critique de son parti sur le projet de référendum porté en 2005 tout en ayant respecté la discipline du PS. Combabtif, mais démocrate donc. Un point qui lui vaut un succès d'estime car ses convictions n'ont pas disparues pour autant. Son travail au Parlement européen, constitue aussi un fort atout pour dialoguer avec nos voisins et amis, en leur rappelant quelques utiles vérités sur la faiblesse de l'Europe politique.

De ce point de vue, la question des alliances n'est pas secondaire, peu importe le choix de François Bayrou, c'est le message envoyé au reste de la gauche qui se pose alors. Ce n'est pas la question de l'alliance éventuelle avec le MODEM qui nous est posée, mais celle de l'union nécessaire de toute la gauche pour faire corps avec les couches populaires, promouvoir ce que Ségolène Royal a (peut être trouvé sur ce blog) à choisi d'appeler : "Le nouveau front populaire". Pour ne pas dévoyer l'idée, cela implique de poser comme préalable le rassemblement de la gauche avant d'envisager le reste et sûrement en l'excluant pour mieux éviter la dérive droitière du parti socialiste.

La question des alliances n'est pas une affaire de principe mais une question stratégique

Il ne s'agit en rien de leçon morale, mais de pur calcul stratégique ! (oui, la politique est bien le dernier lieu où l'on trouve de l'idéologie, arrêtons de rêver )
A force de faire le grand écart, la gauche risque de faire un claquage en brouillant ses repères sociologiques. Le pire pour le candidat socialiste n'est pas la concurrence à droite -laissons Sarkozy et Bayrou se disputer le marché - mais la compétition fratricide à gauche.

-Comme en Allemagne, et l'on se souvient que cela produit l'inéluctable succès de Merkel face à un SHROEDER discrédité et l'émergence de DIE LINKE, le mouvement d'Oscar Lafontaine.
- Comme en Italie, et l'on voit le discrédit de Prodi face à Silvio Berlusconi.

Ainsi, tant qu'à choisir une politique libérale, les gens préfèrent toujours autant l'original à la copie. Ce que je résumerais ainsi : mieux vaut en face de soi, un véritable ennemi qu'un faux ami que l'on respectera moins parfois qu'un adversaire qui annonce la couleur. De grâce, de la clarté d'abord.. et pourquoi pas ensuite l'ouverture.

Une droite dure, une gauche sure d'elle même.

En étant ainsi sûre d'elle même, la gauche pourrait, selon l'issue de ce congrès redevenir à terme audible et crédible.

Audible dans les milieux populaire,s
Crédible aux yeux de la jeunesse, des personnes agées,des salariés, mais aussi des chefs d'entreprises - par ses propositions utiles et efficaces. Pensons à tous ces petits entrepreneurs qui expérimentent la précarité dans le mode libéral d'exercice de leur métier, et de toutes les catégories lésées par la logique prédatrice et élististe du capitalisme financier.

La gauche pourrait aussi s'ouvrir sur une analyse de la dimension socio générationnelle du rapport entre les individus : comprendre les jeunes travailleurs pauvres, analyser la répartition fiscale qui pèse plus lourdement sur la jeunesse, répondre aux défis sociaux, écologiques, économiques, technologiques et démocratique de notre temps avec une avant garde à sa tête.

Gouverner c'est prévoir. On ne peut pas anticiper avec de vieilles recettes, mais en étant un pied dans le présent tout en regardant vers le futur.

Pour en finir, Ségolène Royal et Martine Aubry sont deux femmes d'engagement et de courage.
L'analogie avec la situation américaine est encore assez frappante, Mme Clinton était appréciée dans le camp démocrate, mais Obama a triomphé parce qu'il était porteur d'un souffle et d'un dynamisme puissant.

Si pour une fois, on regardait avec une lanterne pour éclairer l'avenir et non dans un rétroviseur pour mesurer le chemin déjà parcouru ?

Enfin, que le meilleur gagne, la démocratie est enfin de retour au PS.
Cette primaire est certes tendue, mais on pourrait qui sait demain, en garder un rafraîchissant souvenir.

Sunday, November 16, 2008

Retour du congrès des reines...

Ce week end, le champagne coulait à flot à la buvette du Parc expo de Reims..
Pourtant, il n'y avait rien à fêter, si ce n'est la perspective - enfin - d'un duel !

Ceux qui pensaient il y a peu encore que ce congrès ne changerait rien étaient dans l'erreur. Car, il y a bien de la nouveauté dans l'air au Parti socialiste. Et s'il fallait tirer quelques enseignements de ces dernières semaines, soyons un peu constructif et positif : 1 - ce ne serait pas pire qu'avant ( que peut on perdre encore ?) ; 2 - il y a vraiment du neuf ! et 3 -: enfin la possibilité d'un choix après dix ans de..ah si oui L' U-ni-té ! Donc vive la démocratie.

Pour résumer un peu ce parfum de changement, essayons d'analyser les choses à l'aune du séisme de la candidature Royal à l'élection présidentielle dont les ondes (déflagratoires ?) n'ont cessé de se propager...jusqu'où ? :

- premièrement : le vote des militants plaçant en tête Ségolène et donnant un score tout à fait surprenant à Benôit Hamon, comme façon de congédier les sortants (pas seulement Hollande, mais en clair l'appareil, la direction) - car le tout Paris annonçait Betrand Delanoê gagnant du PMU socialiste

- deuxièmement : deux femmes sont à l'honneur dans l'enceinte du congrès. Martine Aubry et Séglène Royal ont clairement détrôné les ténors habituels. Leurs discours, sur un mode si différent ont été les plus forts samedi. Deux cultures militantes, deux visions du parti, deux conceptions de la société s'opposent clairement. C'est une très grande nouveauté : pour la première fois, il est possible qu'une femme soit premier Secrétaire de cette organisation dont les pratiques machistes sont légion !

Enfin, et c'est mon intérêt le plus fort si l'on se place sous l'angle avant gardiste : la percée et le talent remarqué de Benoît Hamon dont le discours a très fortement marqué ce dimanche comme il avait porté durant la campagne.

Jeudi prochain, les militants devront choisir et il y aura certainement deux tours pour qu'un candidat recueille une majorité de voix. Si le clivage entre Ségolène Royal (la gauche droitière évangéliste aux yeux de beaucoup) et Martine Aubry (la vieille gauche pour les autres) est trés violent, il y aura des répercutions. De nombreux militants partiront quelque soit la gagnante.
Alors, il faut bien mesurer l'importance de ce premier temps de l'élection.

Si Benoît Hamon, qui a pris soin d'épargner l'une et l'autre durant toute sa campagne, incarne la relève sociologique et générationnelle, et surtout une ligne politique au lieu d'un candidat à la présidentielle, arrive en très forte position, alors le rassemblement le plus large sera possible ensuite.

C'est la raison pour laquelle je voterai pour lui dans le but de :
- peser sur la future direction, quelle qu'elle soit - il n'est pas interdit de rêver..soyons fou !)
- repolitiser le PS,
- et par la même occasion faire un peu de ménage dans cette institution.

Au second tour, il faudra faire un choix, mais le vote utile à ce stade me semble bel et bien celui là.

Ne perdons de vue cette stratégie de François Mitterrand: au premier tour on réunit les siens, on se compte. Au second on discute et on élimine.

D'ici là, gardons Nicolas Sarlozy dans le viseur, et ne perdons pas de vue que notre seul objectif à double détente : reconquête - et mener une autre politique.

Tuesday, November 04, 2008

Obama ON, Sarkozy OFF ?

Yeeessss !!! s'il faut tirer quelques leçons, françaises, de ces élections américaines, commençons par les similitudes :

Dans les deux cas, en France avec la victoire de Sarkozy, aux US avec celle d'Obama, les électeurs ont fait le choix de la rupture.
Ils ont aussi plébiscité le changement générationnel pour congédier du pouvoir une "classe" politique archaique et marquée du sceau du conservatisme. Là s'arrête la comparaison en résultat. Car, les Américains ont élu un homme métisse, mais noir dans l'imaginaire collectif, là où la France a choisi l'ancien maire de Neuilly dignitaire d'une caste d'homme d'affaires lié aux milieux les plus conservateurs (sur le plan social et des libertés) qui soient.

A ce stade, qu'on ne boude pas notre bonheur, car le charisme d'un Obama est peut être une formidable arme pour calmer l'activisme d'un Nicolas Sarkozy sur la scène internationale. Car encore le calme, la "force tranquille" de Barack va peut être rassurer là où l'agitation de Nicolas inquiéte.

Si l'on ne doit pas bouder le plaisir, ne soyons pas non plus "trop" enthousiaste. Au fond, la politique française et américaine ne se décident ni à Paris, ni à Washington mais dans les offiicines secrétes, lesquelles tenues par les grands empires bancaires..

Lucide, mais heureux donc, but less is more.
On peut donc se réjouir ; un homme de couleur noire à la tête d'un si grand pays.C'est historique.

et de se dire..à quand une femme pour notre petit pays à nous ?
Alors Ségo ou Martine Aubry ?

Rendez vous jeudi dans les sections du PS, on verra si l'obamania a vraiment gagné le coeur des militants. Car de l'une comme de l'autre, il viendrait du changement...à moins que Benoît, l'air de rien.

Bref, sourire ce matin.