Sunday, November 29, 2009

Tolérance, quand tu nous tiens

Facile à dire, pas simple à faire.. L'éthique ce n'est pas à proprement parler ce qui est légal, mais sans doute la part des choix de ce qui tend à l'être.
Investir ou ne pas investir un candidat mis en cause par la justice peut être affaire d'éthique dès lors que le couperet judiciaire est incertain, voir même improbable.
Est-ce une peine qu'on inflige à celui dont la probité est mise en doute ou un moyen de prémunir l'ensemble d'un corps social en isolant la souche d'un mal politique qui frappe de plein fouet la démocratie ?

Est-ce donc, comme on voudrait le présenter, choisir entre morale ou justice si l'on veut bien considèrer cette phrase de Malraux : "on ne fait pas de la politique avec de la morale, mais on n'en fait pas davatange sans" ? Pour être affaire d'éthique, ne pas investir un candidat mis en cause pour une affaire financière doit sûrement être un peu des deux en fait. A condition, mais à condition seulement que la règle ne soit pas arbitraire, ..au même titre que la décision judiciaire qui serait prise sous influence par exemple. Dès lors, pourquoi ne pas envisager sagement qu'une instance de déontologie puisse véritablement apprécier une telle mesure tout comme sur le principe d'une régulation de cumul de fonctions, pour prévenir de tout risque de conflit d'intérêt ?


Rénovation, j'écris ton nom..

Et puis, il y a éthique partisane et personnelle. Le PS a voté pour le mandat parlementaire unique on pouvait donc espérer que Julien Dray choisisse lui même de s'abstenir d'être encore candidat.

Un autre sujet d'étude m'interpelle ces jours ci : l'argent public et l'éthique de sa dépense. S'il n'est peut être pas illégal qu'un président de la République se rende en banlieue pour lancer la campagne de son parti, organise un débat public aux frais du contribuable dont la connotation idéologique et la tournure électorale n'aura pas échappé à l'immense majorité d'entre nous, est-ce bien éthique ?
Assurément, l'article 52.8 du Code électoral qui régit la communication des institutions en période électorale, au premier rang desquelles devrait figurer les institutions nationales : présidence, ministères etc, n'est pas explicite à ce sujet. Que l'on sache qu'aucune loi n'interdisait l'élection du fils Sarkozy à la tête de l'EPAD, l'éthique personnelle et politique aurait peut être commandé de ne pas commettre l'imprudence de la tenter..
A l'identique, pour avoir en tête l'exemple d'une gestion devenue très communicante par des annonces publicitaires en pleine période de campagne, l'éthique gouvernerait de s'interdire l'utilisation de l'argent public comme avantage donnant la prime aux sortants.

Pour l'un comme pour l'autre de ces cas, on trouvera la règle valable pour le citoyen ordinaire, le fonctionnaire écarté de son administration pendant sa mise en examen, le salarié qui doit justifier ses frais ou absences.
Non, vraiment, c'est à se demander s'il existe une éthique du juste, car décidément, la tolérance ne vaut que pour les uns.
Comme quoi, le tri sélectif serait aussi surement affaire d'écologie politique !

Wednesday, November 25, 2009

Chère identité nationale ..ligne B du RER

Que de débats en ton nom !
Pour si peu de considération. Identité, il y a ceux qui la font et ceux qui la défont, non ?
Alors un débat pour quoi faire ? Puisqu'on est tous -à de rares (extrêmistes) exceptions prés- d'accord ?
Un débat de trois mois, avant des élections..
Un débat dans les Préfectures, au Parlement, dans les régions
Un débat pourquoi au fait déjà ?
Ah oui : un débat pour voter ! Pour ou contre l'identité nationale ? On chercherait à diviser la société, par d'artificielles et sémantiques questions qu'on ne s'y prendrait pas mieux.
Et dans l'attente, quid de la souveraineté populaire dans le cadre national ? De nos institutions minées, aspirées de haut en bas par la supra-nationalité? ou la transnationalité de ces firmes dites "multinationales" auxquelles on a délégué la maîtrise de nos destins, la gestion des biens communs.
L'identité, le débat ainsi fixé dans le rétroviseur de la France nostalgique pour mieux vampiriser les suffrages d'une France ancienne tandis qu'on lui vole sa souveraineté et ses deniers et services publics.


Et puis, la Nation c'est ce qui fait lien, ce qui construit des passerelles comme.. le RER B
(Entre philo, mon aventure humaine ordinaire)
Ce matin, dans un RER B. revenant de Villepinte où je suis hier comme souvent allée rendre une petite visite familiale- Départ maison 7h30 sonnantes, arrivée à 8h gare du Vert Galant, j'attends par un froid glacial sur le quai avec ma mère. Suite à un "voyageur sur la voie" le trafic est très perturbé. Au bout de dix minutes, trop de chance, un train arrive enfin. Il est bondé. Là c'est escargot jusqu'à Aulnay où la voix annonce un trafic perturbé en raison d'un "incident technique", (problème de signalisation?). Il est déjà 8h25, je vais être en retard. Non, je suis en retard. J'appelle le bureau pour m'assurer que la salle de la réunion que j'aurai du ouvrir à 45 sera bien ouverte malgré mon absence.. 3 appels pour trouver un collègue ou autre moyen : le pb est réglé. YES ! vive le portable ! soupire-je rassurée. Autour de moi, tout le monde en a fait autant : la jeune femme ; profil commercial on dirait (d'une PME?.. sans doute):"Désolée boss, RER B". Ici le cadre dirigeant style Obama du 93 : "Laurent, préviens Catherine que je suis en retard pour la réunion". Puis là Myriam, je l'appelle Myriam à cause de la douceur exotique de ses traits, genre surement assistante médicale, ou fonction publique (quoique, 9h passé -vas pour la collègue de l'assistante) "tu lui dis que je suis coincée là et que je ne sais pas quand j'arrive". Puis, trafic direct à 20kmh maxi jusqu'à Plaine-St Denis-Stade de France, puis escargot jusqu'à Gare du Nord. Enfin Châtelet (-chouette plus qu'une station-) une hôtesse annonce : "ligne B du RER, trafic perturbé en raison d'un "tirage de sonnette d'alarme". Non, je ne rêve pas ! C'est bien sur la même ligne que trois motifs différents ont été annoncés pour nous expliquer que si j'ai mis 1h30 pour me rendre au travail, je le dois d'abord à un problème de com' de mon service public préféré des transports en commun..
Avec ça, tu m'étonnes qu'habitant la banlieue - CV made in 93, on peine souvent à trouver-garder son boulot, donc son identité sociale.(ce qui je le confesse ne fût pas mon pb fraîchement sortie de Paris 1, en passant par la case colloc à Belleville - soyons solidaire)
C'est sûr : le train de la diversité nationale est super long au départ de banlieue.

Wednesday, November 18, 2009

De l'indépendance, le juste

Loin des idéologies, prés du réel. Comme si de nos jours la politique et les institutions n'étaient qu'émanation de la puissance de l'argent. Comme si les mots proclamés ici plus fort habillaient mal la pauvreté des vrais engagements.
La ligne du parti.
La discipline partisane,
Le poids des appareils,
Le cumul des mandats,
Les petites phrases,
La corruption,
Tout ce qui abîme la démocratie réside dans ces manies qui excluent. Ces "pratiques" tant décriées, que reproduisent à l'infini les plus fervents supporters d'une cause qui n'est plus la raison de l'engagement militant, mais la seule défense de "l'organisation" en tant que structure. Cette forme d'aliénation qui revient à sacrifier au final une grande part de la vie privée d'un individu pour le plus généralement satisfaire la carrière d'un autre, est précisément le schéma qui détruit la conviction.
Seule l'indépendance de l'esprit, non corrompu par la recherche de la reconnaissance matérielle, la quête du pouvoir pour exercer une forme consciente ou non de domination, est la garantie de l'action juste à la condition d'être aussi la résultante du choix libre de l'influence de toute puissance manipulatrice des lobbies économiques.
il est certain qu'un élu honnête et indépendant ne peut qu'être au service de l'humain, de ce qui est utile à la collectivité.
Ainsi débarrassé des faux semblants de l'idéologie, et libéré de toute sorte d'entraves ou agent d'influence propre à asseoir une pulsion matérialiste, il pourra rendre à la politique sa crédibilité.
En France, l'indépendance est menacée par le quotient émotionnel et la fracture socio-générationnelle qui freine l'émergence d'un véritable pouvoir citoyen.
La souveraineté, part sacrée de l'identité nationale dans un monde en rupture sociale et en quête d'espoir est en péril.
Elle sera bientôt totalement confisquée au profit d'une puissance arbitraire.
Une certaine élite condescendante qui se croyait divine a endoctriné le peuple pour le priver de son indépendance et de sa liberté de choix. Sa vision prédatrice conduit le monde au néant.
Or, il n' y a d'avenir que s'il est humain. L'ascendance des idées peut freiner son apparente irresistible marche vers le totalitarisme en bouleversant l'édifice pyramidal sur lequel dormait la conscience confiante de la servitude populaire.
Le pouvoir numérique et démographique peut faire cesser la domination financière.
A la condition exclusive d'être essentiellement orientée vers le bien commun. Libre, juste, équitable. Et surtout, ne pas se perdre dans la polémique conflictuelle. Diviser pour mieux régner.
S'unir pour faire une force.
Qui sait si dans ce seul choix résidera désormais le maintien de la paix civile ?