Monday, March 27, 2006

Bondy : la république pour tous et le chacun pour soi des présidentiables..

Retour sur le lancement des états généraux du PS à Bondy, samedi 25 mars

Dommage. 300 militants à peine pour 120 000 adhérents- que dis-je +14 000 nouveaux venus par internet ; c’est mince pour faire l’affaire en 2007. Les thématiques choisies et la plupart des intervenants venus de la société civile (organisations jeunes, associations etc) étaient intéressants. Quel bel étendard « la république pour tous », dans cette ville d’une banlieue qui a connu la fièvre des violences urbaines du mois de novembre. Mais la déception fût à la hauteur de la promesse, car en réalité peu de jeunes dans l’atelier jeunesse, peu de réponses dans l’atelier sur la lutte contre les discriminations - le dernier endroit à la mode qui comptait pas moins de huit intervenants en tribune-, peu de lisibilité ailleurs, mais les slogans eux étaient bien affichées sur le bel écran rouge de la plénière « un effort massif en faveur de l’éducation », genre « la paix dans le monde » etc.

L’après midi était consacré à la restitution des débats du matin. Là encore, on sentait la lourdeur de la sieste digestive planer au dessus de la salle, malgré la verve de Razzie Hamadie (président du MJS), dont le constat ne peut que faire l’unanimité « après les trente glorieuses, notre génération a connu les trente piteuses », ou encore « nous voulons l’égalité et pas l’égalité des chances » terme de la droite pour nous expliquer qu’on n’est devant la « loterie », n’a pas suffit à donner suffisamment d’enthousiasme à une salle affamée d’idées neuves.

En raccompagnant une camarade originaire de Guadeloupe et conseillère générale du Rhône depuis 2004, manifestement déçue d’avoir pris son train de province pour n’entendre que des constats sans aucun débat sur les propositions du Parti socialiste, j’ai eu le sentiment que l’on se contentait de faire de l’animation politique, de la prestidigitation voire. Car la vérité du projet est ailleurs..
Encore une fois, les choses semblaient faites à l’envers comme inadaptées faute d’avoir compris ce que l’on essayait de faire soit même : des tribunes ouvertes à des représentants essentiellement des personnalités qualifiées : associatifs et experts ad hoc, face à des militants socialistes qui attendaient des responsables politiques. Aucun ni aucune « présidentiable » à l’horizon. Tous cachés aux abris en attendant la bonne heure. Allaient-ils sonner le glas par l’envoi d’un fax ??

Nos camarades ont en tout cas marqué leur attente d’un signe fort de l’ancrage à gauche du PS et de propositions pour faire la république pour tous. D’accord sur le constat des inégalités et des discriminations : maintenant quelle est la position du PS sur les CV anonymes ? les chartes de la diversité ? etc..

Si bien que l’on en est reparti encore plus vide qu’en y arrivant et avec toutes ces questions en tête, dont une qui m’a frappée durement dernière la nuque ; comment prétendent ils faire la république pour tous dans une démocratie malade, avec une justice à deux vitesses ? Comment parler de république pour tous sans consacrer un atelier sur l’accès aux droits par la garantie des services publics aux habitants que sont : l’eau, l’énergie, la santé notamment etc. ? Bref, comment faire la république pour tous sans changer de république ?

On retiendra quand même de cette journée aux allures psychothérapeutiques une belle illustration de ce que les socialistes savent faire de mieux, à savoir : cacher leurs divisions dans l’unité du combat face à la droite. Les expressions anti CPE n’ont donc pas manqué. C’est d’ailleurs ce que les médias en ont retenu. Reste que pour le projet, on repassera. Mais l’histoire repassera t-elle les plats ?

La présidentielle planant comme l’ombre d’un charognard au dessus d’un cadavre, ça donne froid dans le dos de penser qu’on pourrait laisser place à la droite extrême de Sarkozy demain en étant trop sûr de soi d’une victoire acquise par le simple rejet de la droite..

Le tout pour moi s’est terminé en apothéose par cette déclaration de capitulation d’un camarade très haut gradé dans la bureaucratie du parti « attendre le pouvoir pour que les idées viennent »

Mais non camarade, cela n’y suffira pas car il est urgent de rénover maintenant nos pratiques et notre projet si l'on veut être crédibles et gagner !

Friday, March 24, 2006

Du CPE à la crise de régime ..

Une seule solution : la refondation
Il est fort intéressant d’analyser la posture de De Villepin « droit dans ses bottes » face au pays dont la colère monte à propos du CPE, tel Napoléon à Waterloo qui veut passer en force. Mais le chao se profile doucement et sûrement. Pour se donner l’allure de celui qui ne perd pas la face, le premier ministre préfèrera plonger tout le monde dans la défaite et avec lui, sa majorité dont la solidarité ne tient qu’à quelques promesses de renouvellement électoral. Chirac lui assurant un soutien distant, misant sur la dégénérescence du conflit social afin de lui substituer, encore une fois, la question sécuritaire pour permettre le maintien de l’ordre. La boucle est bouclée leur démocratie c’est cause toujours ou ferme ta gueule. Mauvais pari, c’est encore du pain béni (oui oui) pour Sarkozy qui désormais fait la "Une" de tous les hebdos.

Un gang de barbares au pouvoir..
Nostalgique du Gaullisme diront certains, mais non, ici tout est calculé pour organiser le désordre social au profit de quelques rentiers de la finance. On a changé d’époque, cette droite là, n’est pas républicaine, elle ignore tout du Gaullisme social. Nous sommes dirigés par une bande organisée qui mène une politique affairiste et clientéliste faite pour nous dégoûter de la démocratie et justifier demain la mise au pas du pays par les conseils d’administrations des multinationales gérant à distance leurs rentes, tandis que des marionnettes au commande de l’Etat font de l’animation politique. Telle est la théorisation de l’impuissance. Nous assistons à la corruption de la démocratie. Cette tragédie est parfaitement décrite de manière plus soft que mon article de militante en colère par Franz Olivier Giesbert "la tragédie du pouvoir" son dernier livre. ed.Flammarion
Surtout ne pas redistribuer les profits financiers dont les hausses vertigineuses nous donnent le tournis. Jouons sur les seules variables sociales des salaires, ou de la fiscalité au lieu de chercher à détourner de la financiarisation les profits vers l’économie réelle, celle du monde réel. Laissons accroître le dumping en organisant la concurrence entre les travailleurs pour mieux conserver le pouvoir du haut de notre tour d’ivoire. Le racisme vient d’en haut. Si on voulait ne rien changer on ne ferait pas mieux. Voilà tout.

Eugénisme social et recyclage des corrompus
Dans ce temps, l’autre, premier ministre bis, Nicolas Sarkozy perd patience en se voyant plonger avec le Titanic, et sans rien renier du fond avec lequel il est en osmose parfaite, étant lui-même l’ami des grands patrons et du CAC 40, lâche peu à peu du lest car il sent se refermer le piège autour de lui. Ministre des finances il a laissé s’installer une dette historique, ministre de l’Intérieur, les bavures et violences policières menacent nos libertés. Mais attention critiquer c’est risquer la prison, se syndiquer devient dangereux. Fichés les immigrés, organiser des rafles et systématiser la délation, telles sont les constats plus qu’alarmants dressés autant par les associations des droits de l’homme que par l’union syndicale des psychiatres laquelle dans son communiqué annonçant une grève passant inaperçue, va jusqu’à parler d’eugénisme social. Le danger d’une telle situation est dans l’enlisement du conflit social qui porte en germe toute l’exaspération d’un peuple dont la souveraineté est quotidiennement piétinée par un gouvernement qui utilise toutes les armes autoritaires de la V°République afin de passer en force. Et, dans le même temps qu’ils font la leçon de tolérance zéro, ils laissent s’enraciner la corruption autour de leurs amis portés en triomphe jusqu’au gouvernement.
Depuis dix ans l’irresponsabilité est installée au sommet de l’Etat drapée dans sa rectitude abracadabrantesque, et, depuis cinq ans, malgré les tumultes électoraux qu’il s’agisse de la vague rose aux régionales ou du vote du 29 mai, les mouvements populaires actuels ou les émeutes d’hier, l’illégitimité s’y est greffée. Le tout est assaisonné à la sauce autoritaire d’un régime qui écrasent tous les jours un peu plus les libertés fondamentales.

Jusqu’où allons-nous glisser ?
On a beau grincer des dents à la vision d’horreur que nous inspire le retour du fascisme en Italie, la France a-t elle perdue sa boussole démocratique au point qu’elle est en train de basculer dans une terrible crise démocratique dont le CPE n’est qu’une illustration, le 21 avril 2002 en apportant les prémices ? Un français sur trois nous dit-on s’avoue raciste. 76% des citoyens n’ont pas confiance dans leurs élus. 14 millions n’ont pas voté aux dernières élections présidentielles. Et puisque les français sont des veaux préjuge t-on ; nous –sous entendus : Galouzo de Villepin, prétendons légiférer malgré eux.
Les familles qui défilent dans la rue ces jours-ci, les jeunes qui désespèrent et s’enflamment, les députés qui quittent l’hémicycle parce que la démocratie se meurt ; il est temps de dire : stop.


Mensonges au sommet sur l’état de notre démocratie
On nous promet la démocratie, on applique le 49-3, on ne respecte pas le vote du peuple, ni lorsqu’il se manifeste majoritairement contre des lois scélérates.
On nous parle de liberté d’expression, mais on censure les médias et livres dérangeants pour le pouvoir
On nous promet l’égalité et l’on se pare des habits dorés de la République en protégeant les copains coquins que l’on recycle à chaque élection
Ce n’est pas pour rien que l’abstention grimpe, que la violence augmente, car le gouvernement fait lui-même violence à la République
Après l’état d’urgence, on l’on ressort une loi de la guerre d’Algérie, l’annonce de la réforme de l’ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs, ne manquerait au nom de la restauration de l’état de droit que l’article 16 décrétant les pleins pouvoirs.

Cher peuple, ta patrie est en danger,
Nous sommes à l’heure d’une révolution,
Faisons quelle soit douce et pacifique sans quoi tu souffriras du retour de bâton

Pour changer la politique sociale et économique entièrement placées sous la domination du pouvoir financier par le consentement des représentants de la Nation, c’est l’état d’urgence démocratique qu’il est temps de décréter pour reprendre le pouvoir qu’ils ont volé.
Alors une seule solution ; la refondation.

Il est urgent de bâtir une sixième république pour permettre au citoyen de redevenir le souverain qu’il n’aurait jamais du cesser d’être.

Thursday, March 02, 2006

Du côté des copains coquins..











*sur la photo Jean Luc Touly et Eric Halphen lors de la soirée de remise des prix éthique d'Anticor en mars 2005



Une actualité bien chargée par de tristes nouvelles

-La première c'est le licenciement de notre ami Jean luc Touly, président de l'association pour le contrat mondial de l'eau, il faisait de la résistance à Véolia dont il était salarié syndiqué. Voici son message :

"Après 6 délégués FO, dont le délégué syndical central, le Ministre du Travail vient de licencier un délégué CGT pour avoir dénoncer dans le livre "l'eau de Vivendi, les vérités inavouables" des pratiques mafieuses dans le secteur de l'eau (dont l'enquête de l'UFC Que Choisir vient de mettre en lumière les conséquences sur les usagers devenus des clients).
C'était inacceptable que des délégués syndicaux à l'intérieur d'un tel Groupe changeant de nom régulièrement dénoncent des vérités inavouables.
Ces licenciements interviennent dans une actualité où un Groupe "ami" dans le même secteur s'allie à GDF.
Mais la lutte continue et je voudrais remercier sincèrement toutes les personnes qui ont signé en grand nombre cette pétition de soutien.
Mes camarades de FO Veolia ont fait des recours et il est très important que vous les souteniez en particulier mon ami Christophe Mongermont, secrétaire général de FO Veolia Eau, licencié le premier le 2 novembre 2004 qui inlassablement continue avec ses camarades de dénoncer publiquement toutes les dérives des dirigeants de cette multinationale qui abusent beaucoup d'élus et les citoyens y compris dans les pays en développement.Des rendez-vous importants nous attendent et notre enthousiasme reste intact."


La seconde est la nommination de Michel Barrau, fidèle chiraquien, à la tête du Service Central de Prévention de la Corruption. Cette nouvelle pourrait nous faire pousser un grand éclat de rire si elle n'avait pas des conséquences tragiques. Surnommé "l'étouffeur" par Sophie Coignard", il a gagné son procès en diffamation contre Eric Halphen, qui lui avait repproché dans son livre "sept ans de solitude" d'avoir entravé son instruction s'agissant des affaires de la mairie de Paris, alors qu'il était procurreur de Créteil.
Michel Barrau a reservé sa première interview à la revue des pro du BTP, le Moniteur. En matière de corruption dit-il, "les procureurs disposent de l'opportunité des poursuites, il leur appartient d'apprécier cette opportunité avec discernement".>

Et enfin, la nouvelle procédure judiciaire engagée contre Denis Robert, pour injure, calomnie et diffamation. Historique " En 1996, Denis Robert, ancien journaliste à Libération, réunit sept grands magistrats anti-corruption pour lancer l’Appel de Genève en faveur d’un espace judicaire européen. Dans la foulée, de nombreux témoins de la criminalité en col blanc entrent en contact avec le journaliste. L’un d’eux, Ernest Backes, est un ancien dirigeant de la chambre de compensation Clearstream, un des points névralgiques des échanges financiers mondiaux. Ernest Backes a été l’un des architectes de ce système informatique tentaculaire. Viré, humilié, il a décidé de livrer ses secrets.Pendant deux ans, au prix d’incessants allers et retours au Luxembourg, Denis Robert mène l’enquête. On lui donne des rendez-vous secrets ; les bouches s’ouvrent. Un ancien responsable informatique de la firme, Régis Hempel, explique qu’une partie de ses activités auraient consisté à effacer les traces de transactions sensibles. Denis Robert frappe à la porte des banquiers, posant des questions naïves et d’autres un peu moins. Trois mois avant la publication de son livre, il envoie une série de lettres recommandées de plusieurs pages, demandant des explications à la direction de Clearstream et aux banques mises en cause. Très peu lui répondent." Auteur d'un nouveau roman qui vient de paraître aux Arènes, il doit essuyer de nouvelles procédures dont le but est la mise à mort financière de celui par qui le scandale est connu.

Signez l'appel pour le soutenir sur le site "liberté d'informer"; http://www.liberte-dinformer.info/60828.html