Friday, March 24, 2006

Du CPE à la crise de régime ..

Une seule solution : la refondation
Il est fort intéressant d’analyser la posture de De Villepin « droit dans ses bottes » face au pays dont la colère monte à propos du CPE, tel Napoléon à Waterloo qui veut passer en force. Mais le chao se profile doucement et sûrement. Pour se donner l’allure de celui qui ne perd pas la face, le premier ministre préfèrera plonger tout le monde dans la défaite et avec lui, sa majorité dont la solidarité ne tient qu’à quelques promesses de renouvellement électoral. Chirac lui assurant un soutien distant, misant sur la dégénérescence du conflit social afin de lui substituer, encore une fois, la question sécuritaire pour permettre le maintien de l’ordre. La boucle est bouclée leur démocratie c’est cause toujours ou ferme ta gueule. Mauvais pari, c’est encore du pain béni (oui oui) pour Sarkozy qui désormais fait la "Une" de tous les hebdos.

Un gang de barbares au pouvoir..
Nostalgique du Gaullisme diront certains, mais non, ici tout est calculé pour organiser le désordre social au profit de quelques rentiers de la finance. On a changé d’époque, cette droite là, n’est pas républicaine, elle ignore tout du Gaullisme social. Nous sommes dirigés par une bande organisée qui mène une politique affairiste et clientéliste faite pour nous dégoûter de la démocratie et justifier demain la mise au pas du pays par les conseils d’administrations des multinationales gérant à distance leurs rentes, tandis que des marionnettes au commande de l’Etat font de l’animation politique. Telle est la théorisation de l’impuissance. Nous assistons à la corruption de la démocratie. Cette tragédie est parfaitement décrite de manière plus soft que mon article de militante en colère par Franz Olivier Giesbert "la tragédie du pouvoir" son dernier livre. ed.Flammarion
Surtout ne pas redistribuer les profits financiers dont les hausses vertigineuses nous donnent le tournis. Jouons sur les seules variables sociales des salaires, ou de la fiscalité au lieu de chercher à détourner de la financiarisation les profits vers l’économie réelle, celle du monde réel. Laissons accroître le dumping en organisant la concurrence entre les travailleurs pour mieux conserver le pouvoir du haut de notre tour d’ivoire. Le racisme vient d’en haut. Si on voulait ne rien changer on ne ferait pas mieux. Voilà tout.

Eugénisme social et recyclage des corrompus
Dans ce temps, l’autre, premier ministre bis, Nicolas Sarkozy perd patience en se voyant plonger avec le Titanic, et sans rien renier du fond avec lequel il est en osmose parfaite, étant lui-même l’ami des grands patrons et du CAC 40, lâche peu à peu du lest car il sent se refermer le piège autour de lui. Ministre des finances il a laissé s’installer une dette historique, ministre de l’Intérieur, les bavures et violences policières menacent nos libertés. Mais attention critiquer c’est risquer la prison, se syndiquer devient dangereux. Fichés les immigrés, organiser des rafles et systématiser la délation, telles sont les constats plus qu’alarmants dressés autant par les associations des droits de l’homme que par l’union syndicale des psychiatres laquelle dans son communiqué annonçant une grève passant inaperçue, va jusqu’à parler d’eugénisme social. Le danger d’une telle situation est dans l’enlisement du conflit social qui porte en germe toute l’exaspération d’un peuple dont la souveraineté est quotidiennement piétinée par un gouvernement qui utilise toutes les armes autoritaires de la V°République afin de passer en force. Et, dans le même temps qu’ils font la leçon de tolérance zéro, ils laissent s’enraciner la corruption autour de leurs amis portés en triomphe jusqu’au gouvernement.
Depuis dix ans l’irresponsabilité est installée au sommet de l’Etat drapée dans sa rectitude abracadabrantesque, et, depuis cinq ans, malgré les tumultes électoraux qu’il s’agisse de la vague rose aux régionales ou du vote du 29 mai, les mouvements populaires actuels ou les émeutes d’hier, l’illégitimité s’y est greffée. Le tout est assaisonné à la sauce autoritaire d’un régime qui écrasent tous les jours un peu plus les libertés fondamentales.

Jusqu’où allons-nous glisser ?
On a beau grincer des dents à la vision d’horreur que nous inspire le retour du fascisme en Italie, la France a-t elle perdue sa boussole démocratique au point qu’elle est en train de basculer dans une terrible crise démocratique dont le CPE n’est qu’une illustration, le 21 avril 2002 en apportant les prémices ? Un français sur trois nous dit-on s’avoue raciste. 76% des citoyens n’ont pas confiance dans leurs élus. 14 millions n’ont pas voté aux dernières élections présidentielles. Et puisque les français sont des veaux préjuge t-on ; nous –sous entendus : Galouzo de Villepin, prétendons légiférer malgré eux.
Les familles qui défilent dans la rue ces jours-ci, les jeunes qui désespèrent et s’enflamment, les députés qui quittent l’hémicycle parce que la démocratie se meurt ; il est temps de dire : stop.


Mensonges au sommet sur l’état de notre démocratie
On nous promet la démocratie, on applique le 49-3, on ne respecte pas le vote du peuple, ni lorsqu’il se manifeste majoritairement contre des lois scélérates.
On nous parle de liberté d’expression, mais on censure les médias et livres dérangeants pour le pouvoir
On nous promet l’égalité et l’on se pare des habits dorés de la République en protégeant les copains coquins que l’on recycle à chaque élection
Ce n’est pas pour rien que l’abstention grimpe, que la violence augmente, car le gouvernement fait lui-même violence à la République
Après l’état d’urgence, on l’on ressort une loi de la guerre d’Algérie, l’annonce de la réforme de l’ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs, ne manquerait au nom de la restauration de l’état de droit que l’article 16 décrétant les pleins pouvoirs.

Cher peuple, ta patrie est en danger,
Nous sommes à l’heure d’une révolution,
Faisons quelle soit douce et pacifique sans quoi tu souffriras du retour de bâton

Pour changer la politique sociale et économique entièrement placées sous la domination du pouvoir financier par le consentement des représentants de la Nation, c’est l’état d’urgence démocratique qu’il est temps de décréter pour reprendre le pouvoir qu’ils ont volé.
Alors une seule solution ; la refondation.

Il est urgent de bâtir une sixième république pour permettre au citoyen de redevenir le souverain qu’il n’aurait jamais du cesser d’être.

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