Tuesday, February 20, 2007

Sarkozy, Berlusconi, mêmes causes, mêmes effets …


La concentration financière dans les médias corrompt la démocratie et révèle l’enjeu de la bataille que la politique doit livrer à l’économie pour reprendre ses droits..


Dénonçant dans la matinale de Canal Plus, la Berlusconisation du « système médiatique », Arnaud Montebourg, fondateur de la convention pour la Sixième république a une fois encore mis l’accent sur un sujet délicat. Ce n’était pas la première charge qu’il conduisait sur les rapports entre les médias et le pouvoir politique habilement stigmatisée par François Bayrou lors des ses vœux. Le porte-parole de Ségolène Royal avait déjà fait signer une pétition demandant de véritables émissions de débats, lassé de la gadgétisation de la politique à la télévision et des collusions manifestes entre le pouvoir et les patrons de presse. Citant Martin Bouygues et Lagardère, respectivement témoin du mariage et parrain de l’enfant du candidat UMP, il n’a donné là que deux exemples portant sur le fonctionnement de la chaîne privée principale. Mais sachant que, le directeur de France télévision, est lui aussi directement nommé par la droite, ainsi que le président du CSA, autorité de contrôle, tous les ingrédients du verrouillage du débat électoral sont ainsi réunis au-delà de la seule chaîne privée numéro 1. Quant à la presse écrite, elle est au trois quarts détenue par les mêmes amis Dassault et compagnies, chiraquiens reconvertis en Sarkozystes de choc.

A l’instar du débat sur les paradis fiscaux inauguré en début d’année, voici que le sujet prend feu. Le directeur de l’Information de TF1, « blessé » par les déclarations d’Arnaud Montebourg tente de démentir toute influence de « l’amitié » liant le candidat de l’UMP au patron de la chaîne sur le contenu éditorial de celle-ci. Or, il se trouve qu’au même instant, 3000 journalistes viennent de rendre publique une « pétition » réclamant des « débats contradictoires », dénonçant « une dérive populiste » pour invoquer un vigoureux appel à « une prise de conscience citoyenne ».

Cette question mérite donc une attention particulière, non pas seulement eut égard au débat politique pendant cette échéance électorale donnée, mais plus profondément sur ce qu’elle traduit de l’état démocratique du pays dont l’affairisme et la corruption tiennent lieu d’ordre public érigé en dogme. Ainsi, lorsque la télévision illustre la politique sécuritaire du ministre de l’Intérieur, elle ne traite pas sur un même pied d’égalité, la délinquance en col blanc. Lorsqu’elle accorde du crédit à la parole des politiques prônant la « tolérance zéro » envers les mineurs délinquants, elle oublie que ceux-ci pratiquent l’impunité totale envers leurs amis corrompus auquel elle fait la part belle en plateau télé (Tapie, Pasqua, Balkany etc). Mais on aurait tort de fustiger le journaliste « de base » dans son travail, car la profession se rebelle. Il suffit pour cela de faire un tour sur la toile pour constater une multitude de blogs, faits par des journalistes connus ou moins au nom de la liberté de la presse donthttp://www.libertedinformer.org/, ou encore celui de Karl Zéro dont l’émission produite par le groupe Endemol dirigé par l’un des communicants du ministre de l’Intérieur candidat fût supprimée. La plupart des journalistes tentent vainement de faire leur travail et se voient censurés ou obligés de conduire des investigations à travers des livres enquêtes faute d’être libres dans les colonnes de leurs journaux. Combien nous disent que leur rédaction ont censuré leurs papiers sur des affaires de corruption visant les relations étroites entre des hommes politiques et les milieux d’affaires ? Nombreux nous expliquent leur frustration que le journalisme soit en passe de devenir de la communication au service des intérêts financiers de ceux qui possèdent le capital de leur média. Leur liberté d’écrire est aussi parfois sacrifiée sur l’autel de la capitulation devant les annonceurs publicitaires. Force est donc de constater que de la composition même du capital d’un média dépend la qualité rédactionnelle et la véracité de l’information donnée. Ce n’est pas rien si l’internet citoyen est devenu plus crédible que certains de nos journaux.
Mais ce qui influence principalement les gens c’est l’audiovisuel qui touche le plus grand nombre et quand toutes nos chaînes se contentent de traiter superficiellement des informations déterminantes sur la gestion publique, les pratiques politiques, ou encore l’économie, on peut s’inquiéter du sort de la démocratie. La bourse qui dirige nos économies est reléguée au rang d’information technique de fin d’émission. Les informations sur les malversations financières qui sont légion dans certaines multinationales sont le plus souvent inexistantes. Et c’est tout juste si certains grands journalistes ne rougissent pas quand ils traitent des salaires des grands patrons. C’est enfin- l’actualité l’illustre- la règle économique qui fait le programme des candidats. Comme s’il fallait nécessairement partir des moyens pour définir les besoins et non chercher à trouver les moyens en fonction de la demande sociale !

Le véritable phénomène d’accélération de la concentration financière s’exprime donc dans la dérive du système médiatique que nous connaissons. C’est une manifestation de la corruption de notre démocratie par l’argent dans un monde où tout s’achète et tout se vend. Le pire, n’est pas tant que ce phénomène soit une donnée à partir de laquelle il faut rediscuter la nature même du capital des médias. Le pire est qu’elle est entièrement consacrée par un candidat et vouée à le faire élire pour protéger ses intérêts.

Nous ne sommes plus au temps de l’ORTF où la chaîne d’information était le canal de communication du pouvoir politique. Nous sommes à l’ère où la privatisation et le capitalisme financier ont pris possession de la politique pour en faire leur porte voix.
Il est temps d’arrêter ce désastre démocratique aux conséquences économiques et sociales effrayantes, car l’avenir de ce monde à la dérive, dépend entre autre d’une information fiable, libre et indépendante.

Friday, February 16, 2007

Sarkozy candidat en Suisse !

Quand les amis de Sarkozy quittent la France..

C'est drôle comme le boomerang revient vers son lanceur dès lors qu'il n'a pas rencontré sa cible.. A ce propos, on se souvient de l'antienne de Nicolas Sarkozy dirigée contre "ceux qui n'aiment pas la France" qu'il invitait à la quitter. La formule empruntée à l'extrême droite, (pour mieux la nourir ?) nous a fait froid dans le dos, tant sa vocation a pour objectif de stigmatiser ces jeunes gens étrangers (ou perçus comme tels) en raison de leur couleur de peau. Pas étonnant qu'il l'ait rappelée sur TF1, chaîne dont la caractéristique principale est le marqueur "Nation" et dont les émissions rassemblent sur le plus petit dénominateur commun des instincts humains à savoir le sexe de la peur..(à ce sujet revoir une des émissions d'arrêt sur image en 2006 dont l'un des intervenants, faisait le lien scientifique ; climat sécuritaire-peur-xénophobie).
Selon le ministre de l'Intérieur et candidat "ils" sont la population criminogène. Des études récentes dont un ami de la CNIL m'a récement parlée prouvent pourtant que la population criminogène est la catégorie "jeune homme". La seule causalité qu'il est donc possible d'établir tient au fait que l'on trouve pour des raisons sociales et démographiques beaucoup de jeunes hommes enfants d'immigrés dans les banlieues. Il ne s'agit assurément pas d'un indicateur éthinque. Cette étude (pardon d'être aussi imprécise, je vais mettre la main sur ses références..) non seulement discrédite le discours du ministre de l'Intérieur, mais surtout disqualifie totalement l'argumentation raciale.

Mais on ne se méfie pas assez de ses ennemis de l'Intérieur..
Voilà qu'une partie de la population qu'on appelle maintenant- les "Johnnies" au nombre de 3800 très exactement nous ont quitté cette année pour payer moins d'impôts soit plus de 100 par jour.

Je les imagine avec leur petite malette en croco remplie de titres, quitter la France, telle l'aristocratie fuyant la révolution en carosse doré, la peur au ventre, le regard hagard vitupérant contre ce peuple qui veut du pain moins cher, un emploi, un logement.. ç'en est ridicule tant on connaît la vraie nature du danger qui frappe ces exilés ! Le danger pour les riches, c'est que les pauvres ne consomment plus. Et l'on ne peut se payer une place de concert de Johnny si on n'a pas le sou pour se soigner ! Or on ne peut se soigner que grâce à un bon système de santé financé par la solidarité à défaut d'un partage équitable des richesses à la base.
Après, ils se plaindront les coquins du téléchargement gratuit de leurs oeuvres musicales par internet nous faisant pleurer sur leur sort misérable et relayés en cela par un ministre de l'aculture condamné pour blanchiment. Vive les ronds, vive les ronds !

Pour une migration (fiscale) choisie

Imaginez qu'en partant ainsi, c'est une partie d'une classe sociale qui fait place nette. Nous aurions tort non pas évidement d'insister pour qu'elle reste, mais de ne pas lui prélever la juste compensation d'un préjudice subi pour la société ;

- d'abord reprendre aux entreprises qui délocalisent pour des raisons fiscales et pour faire du profit, les aides publiques versées avec l'argent de nos impôts en conditionnant celles-ci ainsi à des emplois durables ,
- ensuite prévoir un impôt anti-dumping pour stopper l'évasion fiscale

En attendant, on peut rire un peu de ce malheureux candidat qui vient de se tirer une balle dans le pieds. A ce rythme Nicolas Sarkozy va perdre tous ces électeurs...
Et de penser que c'est l'histoire du petit Nicolas qui veut devenir grand et qui ne le sera jamais. En cela, il est dangereux car prêt à tout.
Le pouvoir peut permettre à certain de s'enrichir, mais il ne fait pas gagner un centimètre !
A défaut de faire d'une pierre deux coups, il serait d'utilité publique de lui conseiller de se présenter dans un petit pays.
Je propose la Suisse. Qui dit mieux ?

Thursday, February 15, 2007

Tous Ségo !



Retour sur Villepinte..de la révolution dans l'air

Après une matinée un peu ennuyeuse il faut bien le dire, nous avons assisté à la présentation du programme présidentiel de Ségolène Royal.
Au début placés au devant près de la scène nous nous sommes reculés pour ne pas nous trouver écrasés par la jeunesse en délire scandant "vive Ségo", "on va gagner" sur un air de je ne sais quel remix battant à pleine décibel pour chauffer la salle.
Je m'attendais à une gand messe politique avec Mauroy, Lang et Le Che à la barre, on se serait cru dans une rave party de 20 000 personnes..
En tout cas, une bise toute frâiche est venue souffler ce jour là et l'on doit s'en réjouir.
Voilà pour le côté ambiance.

Côté discours, il faut reconnaître que du fond de la grande salle, la chose ne fût pas aussi saisissante qu'elle le fût pour les camarades près de la scène submergés par l'émotion que dégageait la candidate. Aussi, c'est le plus rationnellement possible que j'explique mes impressions. Et je crois que plus on se tient loin de la scène comme la plupart des français, plus on doit se baser sur les mots pour mesurer leur impact lucidement.
"Colère, juste, pacte, droits, autorité, jeunesse, volonté, courage". Tels furent les principaux mots repris dans un discours fleuve - trop long à mon goût - mais au moins clair sur un message : je propose "un coup de jeune " à la République pour une France juste. J'en ferai bien un slogan tiens ..

"La France juste"

Il se trouve qu'une fois repartie de là, j'ai eu la certitude que Ségo incarnait le vote révolutionnaire. D'une part, elle a pris le PS par sa base et par l'extérieur contraignant certains grognons d'élus à la suivre, et organisé ces fameux débats participatifs qui ont donné aux citoyens la possibilité de dire leurs vérités, ce qui va faire évoluer les pratiques car la parole est libérée. Donner c'est donner !
D'autre part, elle promet une révolution démocratique comprenant notament le mandat parlementaire unique, ce qui va faire changer les structures.
Bataille démocratique, bataille culturelle, ce sont ainsi les clés d'un changement véritable et profond.

Si globalement le message de Villepinte est plutôt bien reçu par les militants qui sont les émissaires de la campagne sur le terrain, les commentaires de Villepin, nouvel allié du pseudo gaulliste de la deuxième vague Sarko, doivent cependant nous maintenir en éveil. Car, depuis un an maintenant, Sarko planne à 30% dans les sondages qui vrais ou faux jouent sur l'opinion. Il a réussi le tour de force de remplir la droite.
Aussi, le discours de Ségolène a certes stoppé l' hémoragie vers Bayrou et Sarkozy. Mais, ne nous leurrons pas, il va nous falloir une énergie très forte face aux médias qui stigmatisent l'une pour mieux alimenter l'autre au seul profit de la droite ultracapitaliste que représente le candidat UMP. Insistant sur la prétendue gaffe d'Arnaud, la presse place au même pied d'égalité un trait d'humour que les déclarations anti-jeunes de Sarko teintées d'un certain racisme social sur les banlieues en parlant de "racailles" et de politique du "Karcher".
En outre, nous voyons qu'après avoir nourri l'extrême droite, Nicolas Sarkozy se recentre, le tout accrédité par un récent sondage mettant en scène l'idée d'union nationale dans un gouvernement, relayant habilement les soutiens de ces prétendus intellos de la gauche élitiste bien pensante et surtout totalement acquise aux thèses des néocons américains et de l'extrême droite israelienne.

Ainsi, nous assistons à une usurpation totale du Gaullisme par le candidat de la droite qui veut constituer une sorte de Front National dont l'imposture doit être débusquée et surtout confrontée à la réalité des intérêts de classe qu'il défend par opposition à la candidate socialiste qui doit être celle d'un Front Populaire appuyée sur un volontarisme puissant pour parler du partage des richesses. Faut-il oser cette confrontation avec la finance dont les revenus grandissant par la spéculation proviennent de la destruction de l'économie réelle..
J'en reviens à mon idée d'il y a quelques mois là dessus et ce fameux combat contre la corruption et les privilèges, essentiel combat de Jaurès face aux puissances financières, puis du Front populaire face aux affaires politico-financières. C'est la corruption qui a détruit la troisième et la quatrième république, comme la volonté d'en finir avec les privilèges a fait tomber la monarchie.
Aujourd'hui, cette aspiration révolutionnaire est dans l'air. Je l'avais écrit après le 29 mai 2005 lorsque j'ai crée un blog que j'avais osé appelé de façon un peu prémonitoire "révolution démocratique".
Le combat de la gauche, face à Sarkozy doit aujourd'hui revenir à ses sources pour se faire sur les valeurs égalitaires, comme ce fût le cas durant la révolution de 1789. Il doit aussi assumer la confrontation avec le capitalisme financier qui absorbe les richesses de ce monde à la dérive.

La curieuse polémique autour du chiffrage du projet ; réaffirmer le prima du politique

Jamais les économistes ne se seront autant mêlées de politique. Non pas pour dire que la dette a augmenté de 9 points depuis que la droite libérale dirige ce pays ! Là c'est silence total. Mais que de commentaires pour fustiger le réalisme du projet socialiste. ..Curieuse façon - en somme- de concevoir les choses. Certes, nous devons nous battre pour améliorer l'efficacité de la dépense publique, lutter contre les gaspillages et les détournements. C'est même une action prioritaire pour crédibiliser le projet de la gauche. Toutefois, ne tombons pas dans ce travers qui consisterait à subordonner les besoins aux moyens disponibles. Ceci pour deux raisons :

1- La volonté politique doit gouverner l'économie et non le contraire. Ainsi, en sera t-il au niveau européen vis à vis de la BCE. Ainsi, doit-il en être au plan national. Pour les socialistes c'est bien la demande sociale qui commande l'offre, n'en déplaise aux économistes libéraux.

2- De l'argent il y en a (jamais eu autant dans les portefeuilles du CAC 40 -voyez Total en particulier), suffit-il d'aller le chercher ..

Sans cette confrontation nécessaire, je crains que l'on s'en tienne à une affaire d'équation personnelle liée à la nature présidentielle de l'élection. Il existe de ce point de vue un risque que d'une incompétence présumée de Ségolène Royal affrontant un Nicolas Sarkozy direct et sûr de lui, "on"(entendons les faiseurs de roi) tente de faire en sorte que la peur change de camp.

Quand la confiance vacille la conscience s'exige !

Je dis alors à mes amis - qui doutent et s'interrogent sur l'opportunité de soutenir des candidats plus marqués à gauche dans leur discours, que Ségolène Royal est la seule candidate suceptible de faire barrage à Nicolas Sarkozy. Je leur dis aussi, que Ségolène Royal ose contester les privilèges et l'élitisme ambiant et a elle a en main les atouts pour aller plus loin.
Il ne s'agit pas du tout de céder à l'émotion guidée par la main nouée autour du ventre de la mère qui parle de sa jeunesse à la Nation. Mais je sais que ce qu'il reste après l'émotion ce sont les actes.
Je lui accorde mon soutien avec la froide détermination de la raison :
- parce qu'elle a dit ce qu'il fallait pour rappeler à la gauche son devoir d'égalité.
- parce nous en serons alliés vigilants et exigeants,
- parce qu'enfin si Sarko gagne, il ne nous restera que nos yeux pour pleurer.

Tuesday, February 06, 2007

PREMIER MEETING de la campagne ANTICOR à Asnières-sur-Seine



Le 1er Meeting de la campagne Anticor à Asnières-sur-Seine
aura lieu le 7 février 2007 à 20 H
Démocratie locale et contre-pouvoir citoyen
Grand Théâtre
Salle de l’Ancien Tribunal (rez-de-chaussée)
Rue HG Fontaine (près de la mairie d’Asnières)

Anticor débute son tour de France de la lutte contre la corruption à Asnières-sur-Seine, où faire vivre la démocratie locale est un combat quotidien pour les élus, les citoyens et les blogueurs. (plusieurs exemples d’actions citoyennes seront mis en exergue en présence de leurs responsables : asnierois.org,
monputeaux.com, montoulouse.org etc..)


Pour toute info et lire la lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle et les 13 propositions d'Anticor ; www.anticor.org