Après le Plan "A" (319 mesures pour "changer la France, vingt ans après 110 propositions pour "changer la vie"), le Plan "B", comme banlieues...On nous prend vraiment pour des C..s !
Bref, un mois après l'annonce d'un plan de grande envergure d'un milliard d'euros par Mme Fadela Ammara - jugé, rappelons-nous "pas assez ambitieux" par le président de la République (oh là là j'ai toujours du mal à m'y faire), je disais donc : un mois après, on est passé à 500 millions d'euros. Heureusement qu'il ne reste qu'un mois de campagne..
Avec les banlieues c'est les enchères à l'envers! Enfin, de toute façon, les chiffres n'ont guère de sens, puisqu'on "gère" -enfin, on "traite", la banlieue défavorisée comme une réserve africaine.
Je veux dire que depuis trente ans on balance des milliards, on fait des annonces flamboyantes, mais les habitants eux ne voient rien venir..c'est comme l'aide au développement.
Qu'on se rassure, on nous dit maintenant que chaque euro dépensé sera un euro efficace et justifié. Mais d'abord Messieurs : rendez l'argent !
C'est vrai la Cour des comptes nous a bien dit dans son dernier rapport (publié par indiscrétions successives, puis mis au placard) qu'on ne savait pas bien comment les choses étaient gérées depuis 25 ans. Alors c'est grave, même criminel de ne pas aller chercher les sous dans les poches de ceux qui ont bâti leurs fortunes privées sur la grande infortune publique. Car je crois, (mais je ne suis qu'une militante gauchiste diront-ils, même si je considère que certains maires de gauche se sont aussi bien goinffrés avec cet argent), que cette question n'est ni de gauche ni de droite. Le clientelisme, la corruption, les détournements de fonds publics, ont non seulement creusé les inégalités, mais aussi et surtout diminuent l'impact des politiques publiques. Au plan mondial, le Programme des Nations Unies a évalué le coût de la corruption à 1% de croissance, soit 1000 trillions (douze zéros) d'euros.
Bon et puis c'est carrément immoral en soit d'annoncer 500 millions d'euros quand on a fait 15 milliards de remise fiscale aux riches habitants de Neuilly, ceux qui n'ont pas besoin de se lever tôt, puisqu'il leur suffit de laisser travailler leur argent..
Alors si on voulait vraiment changer la donne on s'y prendrait comment :
- par la fiscalité, seule source possible de redistribution, en prenant aux riches pour donner aux pauvres. C'est à dire en conditionnant l'impôt local, celui qui augmente alors que les services publics baissent -vas comprendre Charles ?- aux ressources.
- Deuxio, on prendrait un peu de la taxe professionnelle liée à la spéculation foncière dans le 9-2 (je conseille sur ce point vivement la lecture du dernier bouquin d'Hélène Constanty et Pierre Yves Latrou paru chez fayard "9-2 : le clan du Président") on la donnerait aux villes sous développées qui pourraient ainsi couvrir une part de leur besoin. Au passage, on supprimerait les niches fiscales, qui font des banlieues comme l'outre-mer, de formidables zones de blanchiment d'argent sale (suffit de créer, puis liquider une entreprise). On baisserait en revanche les charges pour les PME en récupérant toutes celles qu'on a donné aux grands groupes qui n'ont pas crée d'emploi, oui qui délocalisent, et on taxerait les profits boursiers pour aider à la création de ces entreprises mais alors massivement. On pourrait aussi, enfin si le plan B n'était pas d'abord un plan com pour dire aux mecs d'extrême droite en pleine période électorale que le problème des enfants d'immigrés c'est eux même et pas l'incurie politique, leur paresse légendaire (ne se lèvent pas tôt), leur problèmes d'intégration (grosse allusion lourde et stigmatisante contre les gens de culture arabo musulmane) et leur problème de langage, même si certains ont besoin d'être recadrés sévères mais blancs comme noirs (suffit de voir l'état des internats de redressement). L'école de la deuxième chance ainsi proposée, n'est de ce point de vue pas en soit une mauvaise chose, à part que ça fait vingt ans qu'on en cause.. mais si on refuse de donner les outils de la première chance et qu'on fait tout pour que les gamins aillent en apprentissage à 14 ans, en supprimant comme on l'a fait entre 2002 et 2007 les contrats de qualification, formation diplômante qui étaient une vraie seconde chance avec un taux d'emploi durbale nettement plus élevé que la première, alors c'est qu'on n'a pas les bons chiffres ou qu'on considère qu'un peuple qui souffre socialement est un peuple d'autant plus fragile et docile envers le pouvoir qui l'oppresse surtout quand pour seule réponse à la contestation sociale on lui oppose la répression..(classes laborieuses etc).
- Enfin, on ferait en sorte que les gens payent moins en remuncipalisant les services de l'eau et l'énergie au lieu d'enrichir les compagnies privées qui en tirent maints profits, et surtout privatisent la ressource, spéculent sur la rareté (notamment l'eau potable), en attendant l'hypothétique gagne plus d'un patron qui n'est même pas là, car dans les banlieues, le problème reste l'emploi.
Alors, le plan "espoir banlieue" son appellation officielle, me paraît surtout être une escroquerie de plus. Une escroquerie certes plus modeste (le seuil de tolérance étant sans doute atteint, ça brûle), mais enfin une escroquerie tout de même.
Mettre les braises sous le tapis, ça ne fera jamais refroidir le sol.
On fait quoi là ?