Monday, October 19, 2009

Déclin de la pensée philosophique ?

Pas plus que délinquant, on ne naît philosophe. On devient éventuellement Philosophe par l'apprentissage de la vie, le questionnement sur le monde, la condition humaine, l'existence . Comme l'art, la philosophie peut surgir de soi. Sûrement que pour philosopher, on doit être un esprit libre, ou au moins un esprit libéré. Libéré des carcans de sa condition sociale et aussi libéré de tout ce qui entrave la libre pensée. Le complexe du petit homme, la frustration d'une femme bafouée, le refoulement d'un enfant maltraité sont sources de déséquilibres comportementaux et du ressentiment. C'est Nietzsche qui en traitait sur la morale.
Pour s'en émanciper, il est sans doute nécessaire de cesser de souffrir de sa condition. Si l'on supprime la souffrance à sa source, l'homme grandit, la femme s'épanouie, l'enfant guéri. Alors il peut s'élever.

Donner un jouet à un gosse, il le triture, puis le casse...
Nous leur avons confié nos vies.

La France ne s'aimait pas assez. Celui qu'elle a choisi est le miroir de son complexe de petitesse et de frustrations concentrées.La philosophie questionne la conscience du réel, dessine un idéal. La politique le décline, en principe.
Enfin, je dirai surtout que de nos jours, la politique décline. Et je crains que même l'idée que l'on se fait du déclin décline..
Le déclin de la pensée philosophique est selon moi consubstantiel à une société sans autre but que celui de l'argent pour consommer plus.
L'homme produit, l'homme consomme, se reproduit, se consume.
Il naît, il s'éteint. Il travaille, il dort. Oui mais voilà, il y a un moment où la conscience lui rappelle qu'il est humain.
Que son espèce est propre, prédatrice (encore que) mais pas insensible en tous points. Et alors il cherche sa raison d'être.
Notre monde ne peut être régi par les lois de l'instinct, du déterminisme social, racial ou ethnique même comme il "devrait" l'être aux yeux de certains. Parce l'avenir est humain ou ne sera pas. Il faut donc se souvenir mais aussi se projeter.

Non, tout cela n'est pas abstrait, ni le fruit d'une imagination fertile. Tout ceci est l'image du basculement planifié de notre société vers une zone de turbulence.
Rien de ce que nous dicte notre consciente ne se réduit à des mots. Mais le dire est sûrement nécessaire.

Ma génération n'a pas connu le fascisme. Mais elle retient son souffle..
Comme haletant, dans un questionnement à demi conscient de ce qui arrive. Comme dans ces moments où l'on s'éveille conscient que cette horreur n'était qu'un cauchemar mais que si cela devait arriver.. Alors on se demande ce que l'on ferait.

Si on en venait, au bon milieu de la nuit à expulser des personnes vers un pays en guerre.
Si la guerre en plus c'était notre pays qui la menait
Si on en renvoyait que trois, des immigrés. Trois, pourquoi trois ?

Qu'est ce qu'on ferait ? hein ? qu'est ce que cela aurait comme sens de se réveiller maintenant quand on s'est endormi pendant que les autres partaient, quand on a laissé sommeiller sa conscience sur la politique du chiffre, l'immigration choisie sur des critères économiques ?

Ici. Ici, je veux dire en France. Maintenant !

Au delà des chiffres, de la matérialité de nos conditions de vie, souvent devenues précaires à cause de ceux qui font la guerre, quel est notre dessein philosophique pour l'humanité ?

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