Monday, July 06, 2009

Lobbying : la réforme qui cache la forêt


Bon, ça c'est fait !
"Maintenant passons aux choses sérieuses", se réjouissent les accros du petit trafic d'influence entre amis. Mais attention, nous n'avons pas les mains sales nous ! fini la corruption à la papa, les valoches de billets, les filles à gogos (encore que ;-)). Maintenant pour acheter un élu, il suffit de faire du lobbying. Voilà, ça c'est cool ! c'est pro, c'est corporate, c'est éthique.
Mais attention aux escroqueries dans ce débat - compliqué en fait, car il ne s'agit pas d'être pour ou contre mais de savoir comment en démocratie distinguer ce qui relève d'un lobbying subi (pression, influence) d'un lobbying choisi (sensibilisation et collaboration..)

"Corruption" version new age diront certains, "pragmatisme économique", "avancée démocratique" arguent les autres.

Mais encore ? Concrètement, en quoi la distribution des badges décidée par le bureau de l'Assemblée nationale (gauche et droite confondues mais l'on est coutumier de la confusion des sentiments entre "républicains") en toute transparence (comprendre en catimini, sans débat, après la réforme du règlement votée par les députés eux-mêmes) serait-elle une avancée démocratique ?
Certes, on sort de l'opacité, mais pour mieux institutionnaliser une pratique contestable en fait..En tout cas contestée, j'entends par là : la libre circulation des lobbies à but lucratif dans les couloirs du Parlement.

Ok, on reconnait que des badges circulent déjà sous le manteau et que les cadeaux faits aux élus de la Nation, sont devenus un peu "old school", mais les règles éthiques définies ne freineront pas une pratique qui risque la surenchère. Autrement dit : ce n'est pas parce qu'il y a des abus, même une généralisation du "crime" qu'il faut le légaliser. Parce qu'à ce compte là,- exemple grotesque ?- pourquoi ne pas légaliser tous les sans papiers ?

Alternatives ..;

Pour faire preuve d'ouverture sur le monde extérieur (il est vrai que l'Assemblée compte un peu trop de White, de blancos, de débonnaires poilus de la cinquantaine avancée), il suffirait déjà que les élus représentent un peu mieux la société dans sa diversité, (entre autre grâce aux vertus du non cumul des mandats), mais qu'ils sachent aussi recevoir et prendre connaissance de l'avis des professionnels et organisations à but non lucratif par le biais d'auditions de commissions rendues publiques par exemple. Ou encore, on peut rêver, par la distribution exclusive des badges aux collaborateurs et stagiaires parlementaires. Autrement dit, dans le domaine du lobbying, d'appliquer la politique du choix (Yes we can !) au lieu de celle du laisser-faire.

Ben non, ça pas possible on préfèrera toujours freiner la liberté de circulation des hommes sans enfreindre celle des capitaux.

Ce qui me laisse penser finalement, que la loi du marché s'impose désormais au Parlement.

ps :
La position d'Anticor est normalement déjà en ligne : www.anticor.org
ainsi que celle du réseau ETAL qui regroupe de nombreuses associations qui (bizarement ?) ne constatent pas non que cette nouvelle réflementation sera un progrés démocratique pour la société civile et les syndicats..
Ajoutons l'expression forte et critique de Catherine Lemorton, députée de Haute Garone verte de rage- Enfin si l'on peut dire, elle est socialiste..

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