Israël : la bourse ou la vie
Le propre d'un billet d'humeur est sans doute la subjectivité. Le propre de ce blog est la quête obsessionnelle de la lucidité.
A cet égard, voilà comment j'estime "déminer" un peu le résultat des élections législatives en Israël. Ce résultat indique une chute sévère du camp travailliste (la gauche) une très forte poussée de l'extrême droite (ça fait mal de dire qu'il y a une extrême droite dans ce pays), mais surtout au final une percée sécuritaire.
Tout d'abord le contexte : rien de surprenant vu la stratégie de chaos à l'oeuvre ces dernières semaines avec les bombardements sur Gaza, vécus comme autant d'incitation à la haine par l'ampleur et les formes des frappes sur les écoles, hôpitaux, civils. En Israël, la peur du terrorisme, la peur de perdre la vie semble avoir pris le pas sur les revendications sociales portées par le camp travailliste. Et pour cause..
Le plus inquiétant est le ressort militaire de cette page électorale. Que Barak, ancien général, ancien premier ministre se trouve conforté, et que les plus proches de l'armée soient portés au pouvoir est le signe de la troublante militarisation du pays.
Ayons une pensée pour tous ces jeunes gens qui n'ont rien demandé, se retrouvent en arme, pendant trois ans et embrigadés dans un conflit qui paraît sans fin. Que pensent-il de la situation, sinon que ce n'est pas leur guerre ? c'est sans doute ce qui fait dire à Michel Bôle-Richard, correspondant du Monde à Jérusalem que "le processus de paix est mort" si Benyamin Nétanyahou est appelé à former un gouvernement, même si ce dernier "devra composer avec la volonté exprimée par Barack Obama de régler le conflit israélo-palestinien".(sources le Monde daté du 12.02.09)
En effet, si les frappes ont lieu avant ces élections, et surtout avant l'entrée en fonction de Barak Obama, c'est qu'il est sans doute assez mur pour revenir sur les accords militaires qui lient intrinsèquement les deux pays pour le meilleur et pour le pire..
La bourse ou la vie, ce fût apparemment le choix des Israëliens.
Nous ferions bien d'en parler car la stratégie de la peur, de l'affrontement et de la division sociale, éthnique, raciale est à l'oeuvre un peu partout. Plus on l'observe, moins on le trouve religieux ce conflit du Proche Orient. Et surtout, ce qui est triste, plus il échappe aux injonctions du droit et aux règles de la démocratie.
C'est sûr, nous ferions bien d'en prendre de la graine...ne pas flamber les banlieues, ne pas discriminer sa population, car le racisme vient d'en haut.
Non pas si haut,juste en dessous.
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